28 aoû. 2024internationale tanzmesse nrw : La délégation luxembourgeoise
Photo : © Trois C-L
Parmi les événements dédiés à la danse contemporaine de niveau international, la tanzmesse nrw, à Dusseldorf, tient le haut du pavé. Du 28 au 31 août 2024, elle célèbre sa 30e édition en grande pompe. Pour l’occasion, pas moins de 1500 danseurs et artistes, issus de 50 pays, sont attendus. Bien évidemment, le Luxembourg sera de la partie et compte bien se tailler la part du lion.
Grande messe de la danse, l’Internationale tanzmesse nrw s’est imposée depuis sa création comme une occasion précieuse pour les artistes luxembourgeois de montrer leur travail, d'établir des contacts et de renforcer leur présence internationale.
Car, de plus en plus, le Luxembourg tend à jouer un rôle véritablement influent sur la scène internationale de la danse contemporaine. L'engagement de structures comme le TROIS C-L | Maison pour la danse et le Kultur | lx - Arts Council Luxembourg qui soutiennent activement les artistes et facilitent leur visibilité à l'étranger, va évidemment dans ce sens. Ainsi, pour cette 30e édition, outre la mise en place du stand « Dance from Luxembourg », les deux structures ont proposé des modules d’accompagnement, ainsi que différents outils de communication (visuels, brochures, vidéos de présentation …) qui ont été développés pour chaque chorégraphe, afin de les accompagner au mieux dans leur démarche de promotion et de diffusion de leurs œuvres.
Mais, surtout, le Luxembourg possède une scène riche et plurielle – et très dynamique, cela va de soi – qui contribue plus que de raison au rayonnement du pays au niveau mondial.
Voir et être vu
Cette année, ils seront ainsi cinq à représenter le Luxembourg sur le stand national imaginé conjointement par le TROIS C-L et Kultur | lx : Saeed Hani, Jennifer Gohier, Giovanni Zazzera, William Cardoso et Rhiannon Morgan. S’ils sont tous issus de backgrounds et d’univers très différents, ils sont tous portés par le même amour et la même détermination à faire résonner leur art bien au-delà des frontières du pays.
Nous les rencontrons au cours d’un Teams joyeux et animé ; ils sont tous les cinq par monts et par vaux, et tous très impatients de participer à cet événement… Même s’ils avouent ne pas être tous à l’aise dans cet exercice de style bien particulier. « Je suis un peu nerveuse pour être honnête : c’est véritablement un lieu – et un contexte – très impressionnants. Sur quatre jours, on y croise tous les professionnels du secteur, en plus des performances présentées. La tanzmesse nrw possède une énergie folle, il faut y être solide. J’y suis déjà venue en tant qu’interprète, ce sera ma première fois en tant que chorégraphe, c’est très exaltant », explique Rhiannon Morgan. De son côté, Saeed Hani, lui, confesse s’y sentir comme un poisson dans l’eau. « Je vois cela comme un endroit de rendez-vous. Tout est en suspens, qui je vais croiser, quelles rencontres je vais faire… J’aime l’idée que tout soit possible, d’y croiser des gens avec qui, un jour, je pourrais peut-être bâtir une nouvelle relation professionnelle. Mais j’ai cette chance, je suis très à l’aise avec le networking. » Même son de cloche pour Jennifer Gohier qui s’y rend avec l’intention « de se laisser porter par le flow. J’ai booké d’ores et déjà quelques rendez-vous, mais nombreux sont les producteurs à avoir déjà leurs agendas ultra complets. Pour autant, la tanzmesse nrw n’est pas le lieu pour vendre votre pièce. C’est vraiment un lieu où l’on boit un café, un verre et où l’on fait des rencontres… On n’y va pas pour négocier. »
Penser la danse contemporaine de demain
Si l’Internationale tanzmesse nrw est à n’en pas douter un lieu de réseautage, elle est également une formidable plateforme consacrée à la pratique de la danse, dans toute sa complexité.
Pour cette 30e édition, les thématiques abordées sont plurielles : l’identité culturelle, la communauté, l’immigration et l’hétérogénéité des corps, autant de sujets qui sont au cœur des pratiques des cinq artistes de la délégation luxembourgeoise. « Je suis particulièrement intéressé par les frictions dans les relations humaines. Mon travail est un mélange entre les arts visuels, les relations humaines et la nudité. Cette dernière est d’ailleurs cruciale dans mon approche ; elle est une forme de résistance, un acte de libération », explique William Cardoso.
De son côté, Saeed Hani explore la croyance en la beauté inhérente du corps humain, qu’il considère comme le sommet de la création. À travers son travail, il cherche à célébrer cette beauté non pas dans sa forme superficielle, mais dans sa nature essentielle – la beauté qui est essentielle à notre existence. Giovanni Zazzera quant à lui, confesse travailler non seulement sur un projet qui met en lumière la mémoire collective et la complexité du cerveau humain, en collaboration avec Marco et Fàbio Godinho, mais également sur plusieurs projets inclusifs, aux côtés de personnes en situation de handicap. « Mon approche mêle danse, théâtre et arts visuels, poursuit Rhiannon Morgan. J’aime les histoires autour de l’humain, dire les émotions qui nous traversent, les craintes, les amours, la vie dans sa complexité… », tandis que Jennifer Gohier, enfin, développe des projets dédiés aux jeunes publics, dans lesquels elle utilise le mouvement comme langage universel pour connecter, communiquer, ouvrir le monde à des imaginaires et créer ainsi des espaces de rencontre entre les gens.
Résolument, chacune de leurs approches questionne la danse et sa pratique, et, bien plus, ses enjeux pour l’avenir. Rhiannon Morgan souligne l’importance d’éveiller, au plus tôt, les jeunes publics, de les former aux arts dans leur intégralité – à la danse contemporaine aussi évidemment. À prendre le temps. « Nous sommes face à des générations pour lesquelles tout va très vite. Les combats, les thématiques, les besoins changent constamment, ce qui est un défi pour remettre en question notre pratique, mais cela nous impose également de devoir garder notre cap, rester solides dans nos visions, dans notre travail. »
Pour cela, tous reconnaissent qu’ils ont une chance inestimable de danser ici, au Luxembourg, où la communauté est petite, mais véritablement – et sincèrement – soudée. « Il n’existe pas de compétition comme on l’entend ailleurs, au contraire. On se connaît tous, on se côtoie au quotidien, ou presque. Nous sommes comme une famille, c’est un véritable luxe dans le milieu de la danse », explique encore Saeed Hani. Une solidarité comme une force qui leur permettra, à coup sûr, de faire briller les étoiles luxembourgeoises au cœur de cette 30e tanzmesse nrw.
MEGASTRUCTURE, une performance luxembourgeoise à ne pas manquer
En complément de ce stand national, la pièce MEGASTRUCTURE, collaboration chorégraphique entre Sarah Baltzinger & Isaiah Wilson, sera présentée parmi 27 pièces retenues au Open Studio de la tanzmesse.
Après la présentation de la pièce, disponible pour la tournée, un temps est réservé aux questions et aux échanges avec les artistes. Ce duo, tel un puzzle dont les pièces se démontent, se cherchent, se casent, se testent, se réinventent en permanence, est présenté le 29 août de 14h15 à 15h35 au Studio 4.
Stand n°34 « Dance from Luxembourg » du 28 au 31 août à la tanzmesse nrw.
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