My Own Ghost

26 oct. 2022
My Own Ghost

Article en Français
Auteur: Pablo Chimienti

Un nouvel album plein d’ombres

C’est ce jeudi 27 octobre à la Rockhal que les fans de rock-métal vont pouvoir découvrir, en live, le troisième album du groupe luxembourgeois My Own Ghost, Shadow People. Une galette de 13 titres de belle facture très influencés par un imaginaire dystopique des années 80. Les ambiances sont sombres, les rythmes souvent up-tempo et les riffs enflammés, quelque part à la lisière entre rock, métal, pop, rock-symphonique avec une pincée d’électro. Un style protéiforme dans la lignée des précédents albums du band, malgré un changement de line-up à la basse. Rencontre avec Julie Rodesch, la chanteuse du quatuor désormais composé par David Soppelsa à la guitare, Pierre-Emmanuel Pélisson à la basse et Michael Stein à la batterie.

Paolo Fortades
© Paolo Fortades

Cinq ans après Life on Standby, My Own Ghost sort son troisième album Shadow people. Qui sont ces gens de l’ombre auxquels fait référence le titre ?

Julie Rodesch : Tous les textes de cet album tournent autour de la thématique du stalking. On a donc imaginé une grande ville dans les années 80, sombre, avec plein d’ombres un peu partout. Après ces ombres peuvent aussi bien être des stalkers – un comportement nocif avec laquelle beaucoup trop de femmes ont malheureusement déjà eu affaire – que des ombres dans nos pensées, des ombres intérieures qui nous pèsent. C’est un peu les deux.

Le public a déjà pu découvrir les singles Nightdrive, une chanson ultra-énergique, Shadow in Your Room et Somebody Else’s Sky, deux morceaux aux ambiances rock symphonique. Diriez-vous que ces trois chansons résument bien l’album ? Le groupe ?

Oui, c’est clair. Je pense même que Shadow in Your Room résume à elle seule assez bien l’esprit de l’ensemble de l’album avec cette ambiance hard rock très années 80. Après, bien sûr, on a choisi ces trois chansons pour les sortir en tant que single parce que Shadow in Your Room a vraiment cet esprit hard rock, Nightdrive a cet aspect up-tempo, ultra-énergique, un peu plus agressive que les autres, tandis que Somebody Else’s Sky montre quand-même encore notre côté rock-pop. Ce qui nous résume effectivement assez bien.

« Un album studio qui fonctionne bien sur scène »

Quelles sont les principales différences entre Shadow People et les deux précédents albums de My Own Ghost : Love Kills sorti en 2014 et Life on Standby sorti en 2017 ?

Les choses ont beaucoup changé depuis Love Kills. C’était notre premier album, on a écrit plusieurs chansons et tout mis dedans. On a tout fait nous-mêmes : écriture, composition, enregistrement mixage… sauf le mastering. Depuis Life on Standby en revanche on travaille avec Hiili Hiilesmaa, un producteur finlandais. On travaille vraiment super bien ensemble et il est très impliqué dès la préproduction. On lui envoie nos démos, il les écoute et nous donne plein de feedbacks très précis sur ce qui est bien, ce qu’il changerait, etc. Il peut nous demander de couper une partie d’un morceau, d’accélérer le rythme d’un autre, de changer une tonalité ou encore de rajouter un solo de guitare. Plein de commentaires et de conseils super enrichissants. Du coup, on a vachement appris avec lui ce qui fait qu’on a écrit Shadow People avec déjà tout ça en tête. En parallèle, on a fait beaucoup de tournées, ce qui nous a permis aussi de comprendre, un peu, ce qui marche mieux en live. On a donc voulu faire un album studio qui fonctionne bien sur scène. Et je pense qu’on y a assez bien réussi avec Shadow People, d’autant plus qu’avec l’expérience, on a tous aussi évolué en tant que musiciens. Et ça s’entend. Disons qu’avec cet album on est restés fidèles au style de My Own Ghost, mais on a progressé et l’ensemble est, à mon sens, bien plus raffiné.

Et il y a aussi un changement de line-up…

On est tous encore amis et on travaille sur nos projets avec toujours la même passion – ce qui, pour moi, est absolument primordial –, mais oui, Joe notre bassiste a décidé, non pas de quitter totalement le groupe puisque quand Pierre-Emmanuel, qui habite loin, ne peut pas venir, il continue à venir aux répets, mais de ne plus partir en tournée. Il y a donc, oui, un petit changement de line-up, mais bon, le groupe continue à avancer ensemble.

Revenons à Shadow People. L’album propose 13 morceaux. Il y a donc ce côté dark, année 80, qui sert de fil rouge, mais les ambiances varient beaucoup entre le très hard-rock DecadenCity, le plus électro Between Now And The End ou encore la power-ballad Regrets From The Past. Comment naissent vos chansons ?

Souvent on nous dit qu’on a le cul entre deux chaises avec d’un côté nos textes sombres et nos guitares puissantes et de l’autres ma voix mélodique et nos mélodies entraînantes. Pour faciliter les choses, nous nous décrivons comme un groupe de rock, ou hard rock, mais en vérité on ne s’est jamais fixé de limites stylistiques. Après, pour répondre à la question de comment elles s’écrivent, en fait, souvent Joe ou David arrivent avec une partie instrumentale, j’écoute ça de mon côté et, normalement, je trouve assez vite un sujet qui pourrait correspondre à ce qu’ils proposent, je commence à travailler sur la mélodie, sur le texte, sur les chœurs... et, peu à peu, la chanson se développe.

« Ma voix fait partie des instruments »

De quoi parlent ces chansons ?

Comme dit plus tôt, nous aimons avoir un concept pour nos albums. Il a été clair très tôt dans ce projet qu’on partirait sur cette histoire du stalking dans cette grande ville des années 80. J’ai donc écrit tous textes avec ça en tête. Après l’idée de départ de chaque texte… ça peut être super varié. Ça peut venir de quelque chose que j’ai lu, d’une amie qui s’est séparée et qui a du mal à s’en remettre ou encore d’un fait divers vu à la télé. En tout cas, comme je fais beaucoup de route, la plupart de mes textes me viennent en conduisant. C’est là que j’ai vraiment le temps d’écouter la musique, de réfléchir et de chercher des idées.

Il y a certaines chansons pendant lesquelles la voix, et donc le texte, est un peu cachée par la puissance des instruments, tandis que d’autres fois elle est, au contraire, très présente, presque centrale dans la chanson. Il y a-t-il des textes plus importants que d’autres ? Des partes instrumentales plus important que d’autres ?

Le groupe s’appelle My Own Ghost, pas Julie & My Own Ghost. Je ne suis pas soliste et la voix n’a pas à être prépondérante. Dans notre projet, ma voix fait partie des instruments au même titre que la guitare de David, la basse de Pierre-Emmanuel ou encore la batterie de Michael. Chaque instrument a sa place dans le groupe et dans chaque chanson. Et à certains moments dans les morceaux un des instruments peut prendre un peu plus d’importance que les autres ; et si c’est un autre instrument que la voix, et bien oui, la voix va être un peu cachée.

Il y a un grand travail fait sur les introductions des différents morceaux. C’est un petit plaisir pour le band ?

On aime bien ça, oui. On a toujours aimé faire ça. David adore faire ça et je pense qu’on peut désormais dire que ces introductions font entièrement partie du son My Own Ghost.

La release aura lieu jeudi à la Rockhal, quel est le programme ?

Ce sera un grand moment, puisque ce sera notre premier vrai concert avec notre nouveau bassiste. Le programme est de jouer toutes les chansons du nouvel album. Mais on a aussi voulu reprendre quelques chansons des albums précédents. Pour ça on a fait appel à des guests-singers : Cindy Gomes de Fallen Lies, ma sœur Paule Rodesch, Laetitia Koener de Go By Brooks et Fabrice Mennuni de Cosmogon pour qu’ils réinterprètent ces chansons, en duo avec le groupe, mais à leur manière, dans leur propre style. Je pense que ça va être vraiment très cool de redécouvrir ces chansons à travers leurs visions. Après, bien évidemment, on va faire la fête, c’est bien pour ça que c’est une release ! Bien évidemment, l’album sera disponible sur place ; il sera ensuite disponible dans les magasins habituels, mais également dans notre shop ou simplement en nous contactant par email ou à travers les réseaux sociaux du groupe.

Shadow People de My Own Ghost. 10 euros.

Release party : jeudi 27 octobre à 20 h à la Rockhal. Tickets : 4 euros.

www.myownghost.com

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