International Classical Music Awards 2022

31 jan. 2022
International Classical Music Awards 2022

Article en Français
Auteur: Pablo Chimienti

Les International Classical Music Awards (ICMA) ont dévoilé leurs lauréats 2022 le 18 janvier. Parmi eux, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et leur directeur musical, Gustavo Gimeno, lauréats de la catégorie « contemporary music » avec leur album consacré au compositeur espagnol Francisco Coll. Un prix que l’OPL recevra officiellement le 21 avril, à la maison, lors du concert de gala annuel des ICMA qui se tiendra à la Philharmonie de Luxembourg. Le président des ICMA, le luxembourgeois Remy Franck, rédacteur en chef de la revue Pizzicato, nous présente les prix, cette édition 2022 et le concert de gala.

2021 Gala concert Sinfonieorchester Liechtenstein & Riccardo Chailly. Photo : Albert Mennel.

2021 Gala concert Sinfonieorchester Liechtenstein & Riccardo Chailly. Photo : Albert Mennel.

Les International Classical Music Awards existent depuis 2011. Pouvez-vous nous les présenter ?

Les ICMA existent effectivement depuis 2011, mais le jury qui les décerne existe depuis 1994. Au départ, ça s’appelait les Cannes Classical Awards et c’était un prix remis dans le cadre du Marché international du disque et de l’édition musicale (MIDEM) à Cannes. Ensuite, ce même jury a pris le nom de MIDEM Classical Awards. En 2010 le MIDEM a cessé de collaborer avec nous, c’est là que c’est devenu les International Classical Music Awards. Voilà pour la préhistoire du projet. Depuis nous avons agrandi le jury qui compte aujourd’hui 20 médias de 16 pays, qui y délèguent chacun un de leurs collaborateurs. Le Luxembourg est représenté par Pizzicato et par la Radio 100,7.

C’est donc un prix remis par des journalistes. Si on devait le comparer à des prix connus par le grand public, on pourrait dire que ce sont les Golden Globes de la musique classique ?

Si on veut… On nous a aussi déjà appelé les Oscars de la musique classique. En tout cas, à l’inverse des Grammy Awards, des Opus Awards allemands ou des Victoires de la musique français, nous sommes complètement indépendants de l’industrie discographique. Nous sommes des journalistes indépendants ; nous n’avons donc aucun intérêt à primer l’un ou l’autre. La seule chose qui compte pour nous c’est la qualité musicale des enregistrements. Que les artistes soient connus ou peu connus, ça ne nous intéresse pas. Qu’il s’agisse d’un grand ou d’un petit label non plus. Si l’enregistrement est extraordinaire, on n’aura aucun problème à l’honorer !

2019 Francisco Coll (c) lauréat du Composer Award 2019. Photo  Ingo Höhn.

2019 Francisco Coll (c) lauréat du Composer Award 2019. Photo : Ingo Höhn.

« À la recherche de l’excellence »

Rien que pour cette année, il y a eu 377 productions de 129 labels qui ont été prises en compte. Comment on arrive ensuite à la vingtaine de lauréats ? Comment fait-on, en fait, la différence entre le bon et l’excellent ?

C’est exactement ça. On est à la recherche de l’excellence. Les productions nommées sont toutes de très bons enregistrements, mais on essaye justement de distinguer ce qui est vraiment exceptionnel.

Qu’est-ce qu’un enregistrement exceptionnel ?

C’est quelque chose qui est fascinant du point de vue de la réalisation musicale, qui a un niveau technique et musical très élevé et qui plait énormément aux membres du jury. À l’ensemble du jury, puisque les décisions se prennent ensemble.

« Le Luxembourg a atteint un niveau remarquable »

Cette année le Luxembourg a eu huit nominations et un lauréat, c’est une première. Qu’est-ce que cela dit du niveau de la musique classique et des musiciens luxembourgeois ?

Huit nominations et un prix, c’est pas mal du tout si on compare le pays au niveau mondial. Depuis quelques années le Luxembourg a des artistes qui ont vraiment un niveau remarquable. On a eu huit nominations effectivement cette année ; on en a eu pas mal aussi ces deux, trois dernières années, mais avant c’était plutôt rare qu’il y ait des luxembourgeois parmi les nominations. Ça montre que, avec quelques solistes et quelques ensembles, le Luxembourg a atteint un niveau remarquable. D’ailleurs, le disque lauréat, celui de l’OPL avec des œuvres de Francisco Coll, est vraiment exceptionnel au niveau de la musique. Le compositeur espagnol a d’ailleurs reçu le Composer Award en 2019, mais avec ce disque, la réalisation, sous la direction de Gustavo Gimeno, est-elle aussi absolument excellente. À ce sujet, Francisco Coll viendra à Luxembourg le 21 avril pour l’International Classical Music Award Ceremony & Gala.

Parlons justement de ce concert de gala, là aussi, c’est la première fois qu’il se déroulera au Luxembourg. Ce ne doit pas être évident d’obtenir l’organisation.

On reçoit des propositions de beaucoup de pays, c’est clair. Par le passé on a été en Finlande, en Pologne, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en France, en Espagne… toujours dans des salles exceptionnelles. C’était donc normal que ça vienne aussi un jour au Luxembourg. C’est une décision qui a été prise il y a quelques années déjà, puisque vous vous imaginez bien qu’un tel gala ne s’organise pas à la dernière minute. Étant moi-même luxembourgeois, je suis très heureux que ça se fasse.

D’autant que ça tombe pile l’année où le Luxembourg est bien représenté parmi les nommés et est présent au palmarès…

Absolument, c’est un pur hasard. Je précise que ce n’est certainement pas parce que le gala se tient au Luxembourg que ce disque a été primé. Mais je suis très heureux que ça tombe comme ça.

2021 Les trophées des ICMA. Photo  Albert Mennel.

2021 Les trophées des ICMA. Photo : Albert Mennel.

« Une sacrée bonne opération de promotion »

Ça représente quoi, un International Classical Music Award dans le monde de la musique classique ?

Les artistes lauréats gagnent un trophée. Il n’y a pas d’argent en jeu par contre, ni une tournée. Mais les lauréats sont assurés que les médias faisant partie du jury vont parler d’eux. Si on additionne les lecteurs et les auditeurs de notre jury, ça représente tout de même des millions de personnes. Prenons le cas de notre jeune artiste de l’année, le violoniste Gennaro Cardaropoli, en ce moment il est très présent dans les médias italiens en tant que lauréat des International Classical Music Award. Au niveau des relations publiques c’est une sacrée bonne opération de promotion. D’ailleurs beaucoup d’artistes mentionnent leur nomination ou leur prix aux ICMA dans leur curriculum.

Quel sera le programme de l’Award Ceremony & Gala 2022 des ICMA se tiendra le 21 avril?

Chaque année nous organisons l’Award Ceremony & Gala avec un partenaire. Cette année, ce sera en partenariat avec la Philharmonie de Luxembourg. Ils mettent l’OPL à disposition des ICMA pour ce concert, et nous, on amène nos gagnants. Le programme de la manifestation est en deux parties, il y aura d’abord la remise officielle des prix, à 17h, dans la Salle de Musique de chambre, puis, à 20h, dans le Grand auditorium, le concert avec l’Orchestre Philharmonique dirigée par notre lauréat du Lifetime Achievement Award 2022, Adam Fischer, mais aussi d’autres solistes et intervenants. Ça va aller du quatuor de flûtes à bec à l’orchestre philharmonique, en passant par l’Orchestre de l’Opéra royal de Versailles, des pianistes ou encore des violonistes. Ce sera très varié. Un véritable concert de gala ; une grande fête musicale.

Plus d’informations : https://www.icma-info.com

Les nominations luxembourgeoises

En plus du prix dans la catégorie « Contemporary music » pour l’OPL et Gustavo Gimeno, le Luxembourg a obtenu cette année sept autres nominations aux ICMA :

Catégorie « Contemporary » :

  • Les Solistes Européens Luxembourg, Christoph König pour « Luxembourg Contemporary Music Vol.1 ».

Catégorie Solo Instrument :

  • Cathy Krier pour « Études pour piano » de György Ligeti.
  • Sabine Weyer pour « Mysteries » consacré à Bacri et Miaskovsky.

Catégorie Baroque Instrumental :

  • Artmandoline pour « Italian Baroque Mandolin Sonatas ».

Catégorie « Choral Music » :

  • Claude Weber, Sandrine Cantoreggi et Singer Pur pour « Der Geiger von Echternach » de Lou Koster.

Catégorie « Assorted Programs » :

  • Kamerata Luxembourg pour « Echoes of Autumn and Light ».

Catégorie « Concertos » :

  • Alena Baeva pour « Concerto pour violon et orchestre en ré majeur op.61 » de Beethoven, avec l’Orchestre national d’Auvergne sous la direction de Roberto Forés Veses.